Après les faibles quantités de lait du mois d’août, cette année, nous nous attendons à ce que les volumes de lait augmentent plus tôt que d’habitude. Dans de nombreuses régions, nous entendons dire que les vaches redescendent déjà des alpages en raison du manque d‘eau. Ainsi, la situation encore tendue en raison de la pénurie de l‘offre, en particulier pour le lait bio, va rapidement se détendre et les clients pourront à nouveau être livrés conformément aux prévisions. Il nous est toujours difficile d‘évaluer l‘évolution des volumes jusqu‘à la fin de l‘année. Il est difficile de dire si les nouvelles quantités de fourrage disponibles et la hausse continue des coûts des intrants nous permettront de compter sur des volumes plus élevés.
Marché international : stabilisation à un niveau élevé ?
Sur les marchés internationaux, nous avons suivi avec attention l‘évolution de ces dernières semaines, avec parfois une certaine inquiétude. Début septembre, les prix des produits se sont stabilisés et ont même nettement augmenté en Océanie. Les prix des contrats à plus long terme, par exemple ceux de la bourse de Kiel, indiquent également une stabilisation des prix jusqu‘au printemps prochain. Cela nous rend plutôt confiants pour les mois à venir.
La disponibilité incertaine compense en partie le mauvais climat de consommation
La stabilisation des prix peut s‘expliquer par le fait que le mauvais climat de consommation et la baisse du pouvoir d‘achat sont en grande partie compensés par les incertitudes liées à la disponibilité et au renchérissement des matières premières. La sécheresse en Europe, notamment en France et dans certaines régions d‘Allemagne, fait que les livraisons de lait restent nettement inférieures à celles des années précédentes.
Le taux de change est également défavorable, sachant que l‘euro restera probablement encore pendant un certain temps en dessous de la parité avec le franc suisse.
Diminution de la contribution aux fonds
En ce qui concerne le lait d‘ensilage, nous pouvons augmenter le prix de base par rapport aux prévisions émises pour le quatrième trimestre. Nous pouvons le faire malgré une nette baisse des prix B et des incertitudes persistantes sur le marché international. L‘IP Lait a en effet décidé de réduire les contributions aux fonds de 4,5 à 2,5 ct./kg. En effet, les moyens financiers requis pour procéder à des exportations via les fonds diminuent. Cette réduction se solde par un supplément de 2 ct./kg pour le lait non transformé en fromage. Chez mooh, environ 70% du lait d‘ensilage PER n‘est pas transformé en fromage. Sur l‘ensemble du lait d‘ensilage PER, cela signifie une augmentation du prix de base de près de 1,5 ct./kg pour le dernier trimestre. C‘est la raison pour laquelle, notre prix de base du lait d‘ensilage PER augmente de 2 ct./kg en octobre et de 1 ct/kg en novembre et en décembre.
Le lait d‘ensilage bio profite lui aussi de la réduction des contributions aux fonds. Mais, à raison de 1 ct./kg par mois d’octobre à décembre, de manière moins importante que le lait d‘ensilage PER. Cet écart est dû au fait que les ventes de lait bio restent hétérogènes et qu‘il existe de grandes incertitudes, notamment à l‘exportation. Le climat de consommation et la sensibilité accrue aux prix ont plus d’impact pour le lait bio que pour le lait conventionnel.
Correction des prix du lait PER de non-ensilage
Le lait de non-ensilage ne profite pas de la réduction des contributions aux fonds. Les attributions très basses pour les variétés fromagères et la situation toujours compliquée à l‘exportation avec le faible cours de l‘euro pèsent sur les ventes. Il s‘ensuit que tout le lait ne peut pas être placé dans le secteur fromager. Ainsi, notre prévision du mois dernier s’est malheureusement avérée juste. Les prix pour le quatrième trimestre doivent être nettement corrigés, à raison de -1 ct./kg en octobre et -2 ct./kg en novembre et en décembre.
Les ventes à venir influencent le niveau des prix
Malgré les corrections de prix, le prix du lait de non-ensilage augmente également sur l‘ensemble de l‘année de +5,5 ct./kg par rapport à l‘année précédente. L‘évolution future des prix dépend toutefois fortement des ventes. Il faudra voir quelle quantité de lait pourra être écoulée dans le secteur fromager et quelle quantité devra être déclassée.