Grande incertitude sur le marché
La situation sur le marché reste tendue et marquée par une grande incertitude. Alors que nos producteurs luttent contre les intempéries, nous le faisons pour nos ventes et notre position sur le marché. Le fait que des quantités importantes de lait spot* pour les mois d‘été figurent toujours dans notre planification est inhabituel et reflète les différents problèmes. En raison de la perte de ventes à l‘exportation, les stocks sont très élevés, en particulier pour le beurre, et ils ne disparaîtront probablement pas sans mesures spécifiques. Des discussions sont en cours pour savoir si le secteur doit prendre des mesures dans ce domaine. Après avoir importé de grandes quantités de beurre l‘année dernière, les producteurs ne sont pas prêts à payer à nouveau pour les exportations, ce qui est compréhensible. De même, la branche laitière suisse n‘est pas encore parvenue à stopper les pertes de volume très importantes pour les produits de la loi chocolatière. L‘augmentation du prix indicatif a tout de même pu être appliquée sur l‘ensemble du marché suisse.
*Les quantités de lait spot sont des quantités de lait qui n‘ont pas encore été placées. Cela signifie qu‘aujourd‘hui, nous n‘avons pas encore d‘acheteur pour ces quantités.
Planification de l’automne très exigeante
Les discussions avec nos clients commencent dès à présent afin de clarifier la situation des ventes pour l‘automne prochain, avec des volumes de lait à nouveau en hausse. Tant que l‘avenir des entreprises en difficulté n‘est pas clarifié, il est difficile de savoir ce qu‘il en est des capacités. Pour pouvoir exploiter pleinement les pics de lait d‘hiver/de printemps en Suisse, il faut disposer de capacités dans tous les segments : produits laitiers, fromage et poudre de lait. Nous voyons actuellement un potentiel dans le secteur du fromage, où nous avons plutôt réduit les volumes ces dernières années. La demande est actuellement présente au niveau international et des prix raisonnables peuvent être obtenus.
Livraisons de juin supérieures de 3% à celles de l‘année précédente
En juin, les quantités de lait ont été supérieures de près de 3% au niveau de l‘année précédente, notamment en raison de montées à l‘alpage parfois plus tardives que les autres années. La tendance à une légère augmentation des quantités de lait se confirme donc. Il est toutefois difficile d‘estimer si cette tendance se poursuivra jusqu‘à l‘hiver. Il est possible que la base fourragère ne soit pas d‘aussi bonne qualité à grande échelle, ce qui pourrait freiner les volumes de lait.
International : l‘euphorie s‘estompe
Sur le marché international, l‘euphorie s‘est atténuée, probablement en raison des incertitudes politiques qui se sont renforcées au cours des dernières semaines. De manière plutôt inattendue, le Global Dairy Trade (GDT) a clôturé très nettement en baisse début juillet. Les taux de change ont baissé.
En revanche, des signaux encourageants apparaissent sur le marché européen. Les prix des matières grasses continuent d‘augmenter. Cela permet d‘atténuer le risque lié à l‘importance des stocks de beurre en Suisse. Dans le secteur du fromage, la demande est également bonne et des prix attractifs peuvent être résolus.
PER sans ensilage : +1 ct. en août
Bonne surprise en juillet dans le secteur du lait de fromagerie qui connaît un bon écoulement. Les fromages de variétés sont certes limités, mais la demande de lait pour les variétés libres a augmenté d‘autant plus. La baisse des livraisons et des teneurs, très importantes pour le rendement fromager, est l‘une des raisons de cette forte demande. Grâce à cette évolution positive du marché et à une planification budgétaire prudente jusqu‘à présent, nous sommes en mesure d‘augmenter le prix du mois d‘août de +1 centime/kg de lait de non-ensilage PER.
Lait bio sans ensilage avec une faible différence par rapport au lait bio d‘ensilage
Dans le cas du lait bio, l‘offre est particulièrement faible pendant les mois d‘été et peine à couvrir la forte demande durant cette période. Cela ne vaut toutefois que dans une certaine mesure pour le lait bio sans ensilage. L‘augmentation de prix de +3 centimes/kg, qui a été appliquée sans discussion pour le lait d‘ensilage bio, a du mal à passer dans le secteur du fromage bio. Les organisations variétales, en particulier, n‘ont pas voulu soutenir cette augmentation. Le seuil de douleur des prix est atteint, le lait bio de non-ensilage va donc souvent – maintenant en été comme avant – dans le canal du lait d‘ensilage bio. Il y est certes nécessaire de toute urgence, mais il est vendu à un prix légèrement inférieur. De plus, le lait d‘ensilage bio bénéficie de suppléments saisonniers élevés pendant l‘été, ce qui n‘est pas le cas du lait de fromagerie bio. Cela fait pratiquement disparaître la différence entre le lait bio de non-ensilage et le lait bio d‘ensilage pendant les mois d‘été.