Après la montée à l’alpage retardée par la météo en juin, les livraisons de début juillet se sont stabilisées au faible niveau estival habituel. Alors que la demande était d’abord forte, en raison de la reconstitution des stocks de la restauration, nous entrevoyons pour cet été des perspectives de ventes mitigées. Le commerce de détail est retourné à la normale après la crise du Covid-19, si bien que les ventes de produits laitiers frais et de beurre ont fortement baissé pour retrouver leur niveau de 2019.
Retour du tourisme d’achat
Cette baisse est dûe au tourisme d’achat, qui a repris de plus belle, en particulier en Suisse alémanique. Les consommateurs montrent dans ce domaine un fort besoin de compensation, qui pèse sur les ventes en Suisse. En Suisse romande, cette tendance est encore ralentie par la sévérité des conditions d’entrée sur le territoire français. Mais les vacances d’été et l’augmentation de l’envie de voyager de nombreux Suisses freine la demande en lait Suisse. Les discounteurs veulent contrer cette tendance en baissant leurs prix en Suisse. Il en résulte une énorme pression sur les prix, particulièrement dans le secteur fromager.
Stocks de beurre au niveau de 2019
Début juillet, les stocks de beurre surgelé ont dépassé le niveau de 2019. D’une part, la forte production laitière de juin a provoqué une hausse inattendue de la production beurrière. D’autre part, les importations officiellement autorisées et les importations de beurre supplémentaires au titre du trafic de perfectionnement influent sur les stocks. Malheureusement, le niveau des stocks chez les producteurs de beurre semble très variable. Dans l’ensemble, nous avons probablement assez de beurre en stock pour assurer l’approvisionnement jusqu’à la fin de l’année. Toute demande d’importation supplémentaire est donc définitivement hors de question.
Frilosité internationale
Sur les marchés européen et mondial, on note aussi une retenue croissante. Elle est dûe au retour du calme estival, mais aussi à une incertitude marquée. Nous constatons une tendance à la baisse ininterrompue sur le Global Dairy Trade depuis le début du mois d’avril. La baisse particulièrement forte des prix du lait écrémé pèse directement sur les prix du lait B en Suisse.
Bio : déclassement du lait écrémé toujours nécessaire
Dans le secteur bio, les bonnes ventes de beurre et de crème font de la matière grasse un produit recherché. Une partie de la protéine doit par contre être déclassée. Il n’a pas été possible de réduire comme prévu durant les mois d’été les déductions pour déclassement. Nous travaillons cependant pour que les prix puissent rester supérieurs au niveau de l’année passée, conformément aux prévisions.