Aperçu du marché en février 2023

13.02. 2023 mooh


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Des livraisons élevées face à une demande modérée

Le vent a tourné sur le marché du lait. En janvier, nous avons commencé avec des livraisons toujours supérieures à celles de l‘année précédente, ce qui s‘explique par une meilleure base fourragère. Il semble en outre que le temps pas trop froid de janvier ait été propice à la traite. De plus, les teneurs en lait augmentent fortement depuis l‘automne. Ainsi, rien qu‘en décembre, nous avons pu verser en moyenne 3,4 centimes/kg de lait de supplément de teneur. Outre la bonne qualité du fourrage de base, la baisse des prix des concentrés pourrait également faire augmenter les teneurs.

Comparaison des teneurs 2020 – 2022

Différents facteurs

Comme les rendements sont meilleurs en raison des teneurs élevées et que les ventes sont généralement sur la retenue, la demande a baissé. Cette demande modérée est due d‘une part au fameux creux de janvier, mais aussi au fait que les consommateurs à l‘étranger ont renoncé à acheter des produits laitiers suisses chers, notamment des fromages (de variété). A cela s‘ajoute le fait que les transformateurs laitiers programment leurs dates de révision annuelle en février afin d‘être ensuite prêts pour la saison. Cette année, tous ces facteurs se sont conjugués et ont entraîné à court terme des goulots d‘étranglement au niveau de la capacité des transformateurs.

Hors d‘équilibre

En résumé, l‘offre et la demande ne sont plus aussi équilibrées qu‘elles ne l‘étaient il y a encore un mois. Cela comporte des risques plus importants si les quantités de lait continuent d‘augmenter au printemps et que la demande ne se rétablit pas.

International : le niveau 2022 n‘est pas la nouvelle norme

Au niveau international, la demande est également en baisse et nous entendons parler en de nombreux endroits d‘une chute inquiétante des cotations. Dans l‘UE en particulier, les prix dans le commerce alimentaire de détail ont baissé de manière drastique en peu de temps, comme par exemple les mottes de beurre en Allemagne, qui ont été proposées à un prix inférieur de plus de 2 €/kg en une semaine. Nous constatons la même chose pour les prix des fromages en tranches.

Stabilisation espérée

Un coup d‘œil sur l‘évolution des prix internationaux à plus long terme montre que nous évoluons actuellement pour tous les prix à nouveau autour du niveau de fin 2021, avant les grandes hausses de prix. Ainsi, la baisse actuelle des prix peut être interprétée comme une stabilisation, voire une normalisation.

Prix du beurre, du lait entier en poudre (VMP) et du lait écrémé en poudre (MMP) 2017-2022 (Europe occidentale, Fr./kg)

Prix du diesel et prix B

La hausse des prix du lait et des produits laitiers a toujours été justifiée par l‘augmentation des coûts des intrants, comme l‘énergie et les fourrages. Comme cela a déjà pu être observé les années précédentes, les prix des produits laitiers et d‘autres matières premières baissent à nouveau en parallèle cette année. Ainsi, les prix du diesel ont récemment à nouveau nettement baissé.

Évolution du prix B indicatif IP Lait et ife Valeur de la matière première de Kiel (vendue à la ferme) et prix du diesel Astag Transports nationaux

Perspectives du prix mondial du lait

Il est actuellement difficile d‘estimer comment les cotations internationales des prix vont évoluer au cours de l‘année. Les experts envisagent deux scénarios. Le premier prévoit une stabilisation à court terme à un niveau légèrement inférieur à celui d‘aujourd‘hui (en violet). Le second scénario prévoit des montagnes russes avec des prix très bas en 2023 et une reprise de ceux-ci dans le courant de l‘année 2024.

Impact sur les prix de base mooh

Sur cette base, nous constatons que nos prix de base sont sous pression et qu‘il devient plus difficile de faire des prévisions. Nous pouvons néanmoins laisser les prix de base du lait d‘ensilage PER et du lait bio tels qu‘ils sont indiqués pour le moment. Il subsiste toutefois un risque résiduel, à savoir que les quantités de lait continuent d‘augmenter et que la situation des ventes ne se rétablisse pas aussi rapidement, ce qui nécessiterait une adaptation des prix à la baisse.

Correction du lait de fromagerie

Des prix B plus bas font baisser les prix du lait de fromagerie, car le lait de non-ensilage de nos producteurs doit être déclassé et écoulé aux conditions du lait B. Jusqu‘au mois de mai inclus, nous devons nous attendre à des quantités excédentaires plus importantes. Cela nous oblige à corriger les prix de base à la baisse par rapport aux prévisions pour les mois de printemps. Nous espérons ensuite une accalmie durant les mois d‘été, avec des disponibilités en lait plus restreintes et – ce qui serait souhaitable – une reprise des ventes.