Aperçu du marché au mois d'octobre 2022

14.10. 2022 mooh

La stabilisation des prix se confirme au niveau international

Au début du mois d’octobre, le Global Dairy Trade n‘a pas pu poursuivre la tendance positive enregistrée en septembre et a clôturé sur une baisse de -3,5% pour les prix des produits. La clôture des prix du lait écrémé, qui ont nettement moins baissé que les autres groupes de produits, a été positive pour nous. Cela permet d‘espérer que les prix resteront un peu plus stables et que nos prix B ne baisseront par conséquent pas davantage. Cette appréciation de la situation est également confirmée par les prix des matières premières de la bourse de Kiel, qui indiquent des perspectives stables pour une bonne partie de l‘année prochaine.

UE : prix en hausse

Dans l’UE, les prix à la production du lait conventionnel continuent d‘augmenter et l‘écart avec le prix du lait bio se réduit encore davantage. Ainsi, le LTO+, le prix minimum du lait transformé en fromage, a une fois encore augmenté en juillet, et ce malgré la nette baisse du cours de l‘euro.

Allemagne : faible demande

La tendance à la hausse des prix va de pair avec une demande restreinte, surtout en Allemagne. A cause de l‘augmentation massive des prix, les consommatrices et les consommateurs sont moins enclins à dépenser et le seuil de tolérance semble être presque atteint pour les augmentations de prix des produits au sein du commerce alimentaire de détail. Il n‘est dès lors pas étonnant que l‘on assiste à une forte demande pour le fromage d‘entrée de gamme et que les ventes de produits laitiers plus onéreux continuent de reculer.

Livraisons au même niveau que l‘année précédente

Fin septembre, mooh a retrouvé le même niveau de livraisons que l‘année précédente et la tendance se poursuit. Nous nous attendons à ce que la production reste à ce niveau jusqu‘à la fin de l‘année. La disponibilité très limitée du fourrage dans les régions fortement touchées par la sécheresse qui a sévi cet été plaide en défaveur d’un tel scénario. Nous estimons en revanche que la qualité du fourrage est supérieure à celle de l‘année dernière.

Des ventes mitigées

Du côté des ventes, nous percevons des signaux très contrastés pour le lait non transformé en fromage et le lait transformé en fromage. Alors que la demande reste soutenue dans le secteur du lait d’industrie, y compris pour des quantités supplémentaires et à des prix relativement élevés, les fromageries sont à la peine. Le taux de change du franc face à l’euro et l’augmentation des stocks de fromage impactent également ce marché.

Des stocks de beurre encore bas nécessitent une planification minutieuse

Les stocks de beurre restant largement inférieurs à ceux de 2021, il est indispensable de planifier soigneusement l‘approvisionnement jusqu‘à la fin de l‘année. Cela doit permettre d‘assurer que les marques „Le Beurre“ et „Floralp“ soient élaborés avec du lait suisse jusqu‘à la fin de l‘année. Pour être en mesure de couvrir les besoins élevés, en particulier avant et pendant les fêtes de fin d‘année, les importations sont autorisées à un stade précoce pour les produits pour lesquels la matière première suisse peut être remplacée.

Évaluation par le groupe de travail

L‘évaluation des quantités nécessaires se fait au sein d‘un groupe de travail composé de représentants des producteurs et des transformateurs et s‘appuie sur des chiffres du marché actualisés en permanence. Les producteurs ont ainsi la possibilité de participer aux discussions afin d’éviter que les quantités autorisées à l’importation soient excessives.

Prévisions de prix pour 2023

Actuellement, la planification pour 2023 est en cours. Les plans de vente par sorte de lait sont en préparation tout comme les négociations prévues à partir de fin octobre. Comme les négociations sur les prix et les quantités sont loin d‘être terminées et que nos prévisions de prix portent sur les cinq mois à venir, les prix prévisionnels sont une estimation. Comme la contribution au fonds pour le lait non transformé en fromage réaugmentera probablement à nouveau à 4.5 ct/kg à partir de janvier, dans le cas où le prix indicatif reste inchangé, cela entraînera une baisse du d‘environ 1 ct/kg à partir de janvier. Une éventuelle augmentation du prix indicatif fait toutefois aussi l’objet de discussions. Jusqu‘à présent, celle-ci n‘a pas encore été pris en compte dans nos prix prévisionnels. Il va de soi que nous augmenterons volontiers les prix en conséquence lorsque l‘IP Lait prendra sa décision.

Les perspectives s’assombrissent pour le marché du lait de fromagerie

Alors que les signaux sont plus ou moins positifs dans le secteur du lait d’industrie, les perspectives s’assombrissent pour le lait de fromagerie de non-ensilage. La demande a encore fortement reculé. En novembre et décembre, de grandes quantités de lait ne pourront pas être écoulées dans le segment des spécialités fromagères ou dans un autre segment à forte valeur ajoutée. Cela nous oblige à baisser une nouvelle fois sensiblement les prix jusqu’à la fin de l‘année, bien que nous ayons déjà dû les revoir à la baisse lors de la dernière fixation de prix.

Nous sommes conscients qu‘avec cette nouvelle baisse, la différence de prix avec le lait d‘ensilage sera à nouveau si faible qu‘il faudra se demander si le surcroît de travail nécessaire à la production de lait de non-ensilage est réellement couvert. Nous tenons toutefois à préciser que les prix du lait d’industrie sont actuellement très élevés. Cette situation est bénéfique pour nous, la différence de prix en vue du déclassement étant dès lors plus restreinte.

Stock de beurre congelé de 2020 à 2022

Source : OSBeurre (rapport hebdomadaire)