Pour mooh, la vente du lait est essentielle. Membre de notre société coopérative, Beat Sturzenegger exploite en plus un distributeur automatique de lait. Quelle est la recette de son succès?
Une route de transit, une stabulation pour 68 vaches et, devant, un distributeur automatique de lait: nous sommes chez Beat Sturtzenegger. À Reutlingen (ZH), il exploite un domaine de la ville de Winterthour. À deux pas de la ville, les conditions sont idéales pour la vente directe, même si le producteur s’est plutôt lancé par hasard: «Mon premier distributeur automatique, je l’ai racheté à un voisin qui abandonnait la production laitière», raconte-t-il. Lors de l’inauguration de sa stabulation, en 2014, il a proposé de la crème glacée fermière de l’exploitation Vollenweider, à Illnau (ZH). La demande a été si bonne que Beat Sturzenegger a élargi son offre à quelques produits supplémentaires de sa ferme et de celles de ses voisins. Aujourd’hui, en plus du lait et des glaces, il propose des pommes de terre, des pommes et des oeufs en libre-service avec une tirelire. Il vient également d’investir dans un nouveau distributeur automatique de lait: «Nous vendons environ 100 litres tous les deux jours, et l’ancien n’avait pas la capacité suffisante», explique-t-il avec fierté.
Éduquer le consommateur
La proximité de la ville offre également à Beat Sturzenegger la chance de fournir aux consommateurs des informations de première main sur l’agriculture. «Il faut absolument prendre le temps de le faire», est-il convaincu. Il constate ainsi que les consommateurs sont dépassés par le nombre de labels et que le bio est à la mode.
La qualité, principal argument de vente
«Il y a des clients qui viennent chercher 20 litres de lait ou plus en une seule fois, pour fabriquer chez eux des yogourts ou du fromage frais», raconte Beat Sturzenegger, qui reçoit de nombreux compliments pour la bonne qualité de son lait. mooh lui verse d’ailleurs aussi des suppléments à ce titre, qu’il explique par la qualité de l’alimentation. Son troupeau est composé Red Holstein et de Brunes.
Grande diversification
Outre la production laitière, Beat Sturzenegger se voue aux grandes cultures et soigne 180 fruitiers à haute tige pour la production de fruits à cidre. 37 hectares sont consacrés à la betterave sucrière, à la pomme de terre, au colza, à l’orge, au maïs, au tabac et aux prairies artificielles. Les 15 hectares restants sont couverts de prairies naturelles. Maître-agriculteur, il forme actuellement un apprenti et a un employé. Son père, Hans, donne aussi un coup de main en cas de besoin. La situation de son exploitation es t particulière, car il loue la majeure partie de ses terres à la ville. «Winterthour souhaiterait n’avoir que des exploitations bio, mais cela m’empêcherait de produire du tabac», explique-t-il. Il n’es t toutefois pas impossible qu’il se convertisse un jour, si la pression devient trop forte.
Du fromage avec son lait
Ses objectifs du moment sont cependant ailleurs : il souhaite construire un petit magasin à la ferme et y vendre également du fromage. «J’aimerais faire fabriquer du fromage avec mon lait et le vendre ici. En étoffant mon assortiment, j’aurai davantage de clients», dit-il. C’est ce qu’il a d’ailleurs constaté, sans faire de publicité. Sa vente directe s’est fait connaître uniquement par le bouche-à-oreille, qui pour lui représente un énorme potentiel. Mais l’essentiel, c’est que la vente de fromage lui permette de tirer une meilleure plus-value de son lait.