Ces dernières semaines, les livraisons de lait ont fini par augmenter comme prévu. Même s’il aura fallu attendre un peu plus longtemps que d’autres années, l’offre et la demande se sont enfin équilibrées. Ce retard est probablement dû aux températures printanières globalement plus fraîches que l’année dernière.
Hausse de la production de lait à l’échelle mondiale
Indépendamment de la saison, la production de lait a aussi augmenté à l’échelle mondiale, comme le montre la carte. Cette conjoncture s’explique avant tout par la hausse de la demande et son influence positive sur les prix. Par contre, les prix des fourrages et du pétrole brut continuent d’augmenter, ce qui pourrait à nouveau freiner la production à moyen terme.
Atténuation des effets du Covid-19 : synonyme de risque
Les prix internationaux évoluent dans un contexte quelque peu incertain. Bien que le cours de l’euro se soit durablement stabilisé, les prix des produits n’évoluent pas tous de la même manière. La tendance positive de l’indice du Global Dairy a pris fin et, pour la troisième fois déjà, les cotations ont clôturé pratiquement au même niveau, signe d’une situation stable. La demande en produits laitiers reste élevée en Europe. Cependant, la légère baisse des prix du beurre laisse penser que les effets profitables du coronavirus pourraient bientôt s’estomper.
Une demande en voie de faiblir
Lorsque la demande en produits laiters ralentira après avoir été plus élevée sous l’effet de la pandémie, il faudra contenir les importations, qui ont elle aussi augmenté durant cette période. Cela sera d’autant plus ardu que les produits suisses, en raison de leur coût, ont du mal à s’imposer dans le secteur de la restauration et de la consommation hors domicile, qui devrait connaître une reprise. Afin de conserver les parts de marché gagnées dans les canaux à plus forte valeur ajoutée, il est donc essentiel de se différencier par une qualité suisse élevée.
Le prix de mooh se distingue du prix international
Le graphique montre que nous avons réussi à creuser l’écart entre le prix de base mooh et le prix de comparaison UE. Ce sont surtout les prix des mois de printemps qui affichent une hausse impressionnante. Cet écart n’est pas sans risque et nécessite là encore une différenciation convaincante afin de réduire rapidement les importations après la crise ou simplement d’empêcher qu’elles n’augmentent.
Comparaison du prix de base mooh PER ensilage* et du prix UE LTO+**
*prix de base mooh dès jan. 19 y c. suppl. pour lait commercialisé de 4.5 ct./kg et pour PER ensilage dès sep. 19 y c. suppl. moyen de durabilité de 2 ct./kg ; **UE LTO+: prix de comparaison UE, y c. suppl. lait transf. fromage sans TVA CH, y c. suppl. pour lait commercialiséa dès jan. 19
Lait de fromagerie : hausse de la demande prévue
Bien que la demande en lait de non-ensilage ait légèrement reculé en raison de la grande disponibilité saisonnière de celui-ci, nous prévoyons une reprise rapide dans ce segment à partir de fin mai. Ces prévisions sont confirmées par les demandes de nos clients, qui se tournent déjà vers nous pour les mois d’été. De plus, les ventes de Gruyère et d’Emmentaler se portent très bien. On peut donc s’attendre à une part élevée de lait de fromagerie.