2020 semble ne pas vouloir se normaliser au 4e trimestre. Du à la 2ème vague, la demande augmente plus rapidement que la production. Les ventes à la restauration ont certes de nouveau nettement reculé, mais l’augmentation dans le commerce de détail est d’autant plus grande. Comme les livraisons d’octobre sont moindres qu’en 2019, le lait est toujours recherché.
Livraisons journalières de lait d’ensilage PER à mooh (en mio de kg/jour)
Marché international disparate
Le marché international émet des signaux contradictoires. Alors que le Global Dairy Trade Index a légèrement baissé début novembre, les prix mondiaux du beurre, de la poudre de lait écrémé et de la poudre de lait entier sont stables, voire légèrement à la hausse. Nous observons de nouveau l’évolution des cours monétaires avec inquiétude. L’euro a recommencé à baisser pour la première fois depuis juillet et le dollar n’atteint pratiquement plus les 90 centimes.
La branche insensible visà- vis des producteurs
La faible production de beurre ne parvient pas à satisfaire la vigoureuse demande intérieure. On comprend donc que l’IP Lait ait demandé au Conseil fédéral d’augmenter la 2e tranche d’importation à 2000 tonnes pour assurer l’approvisionnement du pays jusqu’à la fin de l’année. Les producteurs ne parviennent toutefois pas à comprendre que le manque de matière grasse n’influe pas davantage sur le prix du lait à la production. L’IP Lait n’a pas voulu émettre de signaux clairs dans ce sens. Cela atteste le manque de sensibilité des transformateurs pour les revendications des producteurs.
Perspectives 2021
Nous pensons que la situation actuelle du marché se prolongera l’année prochaine. Pour que nos producteurs puissent en profiter davantage, il nous faudra diriger nos quantités de lait vers les canaux à forte valeur ajoutée avec encore plus de détermination. Pour ce qui est de la matière grasse du lait, si l’approvisionnement reste aussi limité, nous attendons de nos acheteurs qu’ils appliquent logiquement à la crème l’augmentation du prix à laquelle ils ont procédé pour le beurre l’été dernier. Sauf durant les mois printaniers de forte production, nous ne mettrons du lait à disposition pour les produits exportés que s’il permet de réaliser un supplément de Swissness considérable. Pour ces raisons, malgré l’absence de signaux de la part de l’IP Lait, les membres de mooh peuvent de nouveau espérer un niveau de prix en hausse en 2021.