Les excédents de matières grasses et la baisse des ventes font de l‘ombre aux hausses de prix internationales
Au niveau international, les prix de la matière grasse laitière continuent d‘évoluer à un niveau très élevé, tant en Europe qu‘outre-mer. Fin août, la valeur de la matière première de Kiel était supérieure de près de 3 cts à celle de fin juillet, dépassant ainsi la barre des 50 cts. Le LTO+, qui reflète le prix à la production de l‘UE et qui est le prix minimum du lait transformé en fromage en Suisse, ne profite que partiellement de cette évolution positive. Avec le mauvais taux de change, il a même perdu 0,3 centime par rapport au mois précédent. Le fromage ne profite donc toujours pas de la hausse des cotations internationales. Les montagnes de beurre qui continuent à rester élevées en Suisse et les ventes toujours très faibles des produits de la loi chocolatière nous pèsent encore plus. Ceci nous obligent à vendre des parts beaucoup plus élevées que l‘année précédente dans le segment B, ce qui pèse sur le prix mixte. En raison des stocks de beurre très élevés, les fabricants de beurre en Suisse limitent en outre leurs achats de beurre ou ne prennent pas en charge des quantités déjà contrecarrées au début de l‘année, ou alors à des prix beaucoup plus bas. Cela rend la production de fromage maigre plus difficile. Le prix du lait est également affecté par cette situation. L‘évolution du prix du lait en Suisse dépendra fortement de notre capacité à maîtriser rapidement la situation en matière de graisse et à récupérer au moins une partie des ventes de lait en poudre perdues pour l‘industrie chocolatière. A la mi-septembre, l‘IP Lait a créé, par le biais d‘adaptations du règlement, les conditions nécessaires (voir article séparé) pour que les moyens financiers provenant de l‘IP Lait puissent être utilisés de manière plus efficiente.
Livraisons au niveau de l‘année précédente
Avec le début de la période des expositions en octobre, on peut partir du principe que les alpages sont définitivement vidés et que toutes les vaches sont de retour en plaine. Le lait revient donc peu à peu. Les livraisons sont légèrement supérieures à celles de l‘année précédente, mais elles n‘augmentent pas aussi rapidement que prévu. Cela est probablement dû, entre autres, à la météo capricieuse qui ne cesse de se dégrader, qui donne toujours lieu à des jours sans pâturage, ce qui rend la transition alimentaire difficile. Grâce à la hausse modérée des quantités de lait, la situation des ventes n‘est pas aussi tendue que pendant tout l‘été. Mais nous nous préparons pour les mois à venir à une augmentation de la production laitière et à une baisse des ventes, ce qui rendra la gestion des quantités plus difficile.
Lait des prés IP Suisse : prime de label de nouveau à 5.0 ct.
Au printemps dernier, nous avions réduit la prime de label pour le lait des prés IP Suisse à 4,25 centimes. Cela s‘explique par le fait que tout le lait des prés certifié n’a pas pu être commercialisé en tant que tel. La situation des ventes de lait des prés est toujours stagnante et nous ne pouvons pas placer de quantités supplémentaires en IPS. Nous avons toutefois actualisé nos prévisions de volume jusqu‘à la fin de l‘année et comptons actuellement sur des recettes légèrement plus élevées que prévu. De plus, nous évoluons chez tous nos clients dans le cadre des budgets de quantité convenus, ce qui permet d‘exclure toute réduction inattendue des quantités en fin d‘année. C‘est pourquoi nous augmentons à nouveau la prime de label à 100% pour les mois de novembre et décembre, c‘est-à-dire à 5.00 ct. par kilogramme de lait des prés.
Les perspectives pour l‘année à venir ne montrent actuellement pas non plus de grands sauts de croissance. Les quantités stagnent et les objectifs de croissance des acheteurs ne sont pas atteints. Notre objectif reste de continuer à écouler le lait certifié sous forme de lait des prés
AD de l‘IP Lait : les décisions ouvrent la voie à une solution pour la matière grasse
Lors de l‘AD de l‘Interprofession du lait à la mi-septembre, toutes les propositions ont été approuvées. Les décisions prises ouvrent la voie à une réduction des excédents de matière grasse et à une stabilisation du prix du lait.
Les principaux ajustements dans le fonds pour la réduction du prix des matières premières :
- Augmentation du soutien maximal à 28 cts/kg de lait (contre 25 cts auparavant)
- Fusion de la boîte principale et de la boîte de développement du marché
- Possibilité de transférer des ressources financières en faveur de la régulation
- Soutien supplémentaire pour éviter le trafic de perfectionnement dans le domaine des matières grasses lactiques
ans le deuxième instrument, le fonds de régulation, trois phases doivent désormais être définies en fonction de la situation du marché des matières grasses laitières. Celles-ci sont définies comme suit :
- Phase I : Déficit/équilibre d’approvisionnement en beurre
- Phase II : Sur-approvisionnement léger et moyen en beurre
- Phase III : Sur-approvisionnement élevé en beurre
Les trois phases se distinguent formellement par le fait que le soutien n‘est accordé que pour les protéines de lait (phase I), pour les protéines de lait et les matières grasses de lait (phase II) et pour les matières grasses de lait uniquement (phase III). Pour le fonds de régulation, 20 % des moyens totaux sont normalement alloués. Il est également possible aujourd‘hui de transférer des moyens financiers de ce fonds en faveur du fonds de compensation des matières premières.